SOMMAIRE
Le Contrat engagement jeune pour accompagner vers l’emploi
Être jeune peut parfois être synonyme de grande précarité. Si de nombreux dispositifs existent en faveur de l’insertion professionnelle, d’autres, plus spécifiques, tels que le Contrat engagement jeune, visent à venir en aide aux jeunes adultes sans emploi.
Quoi : le Contrat engagement jeune (CEJ) est un accompagnement individuel vers l’emploi mis en place par l’État depuis le 1er mars 2022. Il remplace la Garantie Jeune.
Associé à une aide financière, le CEJ peut durer jusqu’à 12 mois (et jusqu’à 18 mois à titre exceptionnel). Lors d’un programme allant de 15 à 20 heures par semaine, un conseiller est spécifiquement dédié pour définir un projet professionnel et trouver un emploi.
Qui : ce contrat est destiné à des jeunes de 16 à 25 ans qui ne suivent pas d’études ni de formation et qui sont sans emploi depuis plusieurs mois. La limite d’âge pour postuler à un Contrat engagement jeune est repoussée à 29 ans pour les jeunes en situation de handicap.
L’âge légal pour travailler est de 16 ans, mais cet âge peut être abaissé sous conditions.
Comment : pour intégrer le CEJ, le jeune intéressé doit en faire la demande auprès d’une Mission locale ou de France Travail. Sa situation est alors évaluée lors d’un entretien pour vérifier s’il peut bénéficier de cet accompagnement vers l’emploi. Si l’évaluation est positive, le jeune peut alors signer son contrat.
Combien : une allocation mensuelle allant jusqu’à 561,68 euros (montant en vigueur au 1er avril 2025) peut être accordée sous conditions pour un jeune majeur. Pour un jeune mineur, cette aide est ramenée à 224,68 euros.
Le Fonds d’aide aux jeunes en faveur des plus démunis
Quoi : le Fonds d’aide aux jeunes, FAJ, est un dispositif d’aide financière de dernier recours pour les jeunes en situation de précarité sociale ou professionnelle. Il dépend des départements et peut être mobilisé plusieurs fois sur une année, il tient également compte des situations d’urgence.
Le FAJ peut permettre de :
- Financer des produits de première nécessité, alimentaires ou d’hygiène
- Soutenir l’accès au logement
- Participer aux frais de déplacement quand aucune autre aide n’est accessible
- Payer tout ou partie des frais de formation
- Faciliter l’accès aux soins médicaux
Qui : les critères peuvent varier d’un département à l’autre, mais le plus souvent il faut être âgé de 18 à 25 ans pour pouvoir bénéficier du FAJ.
Il faut de plus :
- N’être bénéficiaire ni du RSA, ni du RSA jeune, ni de l’AAH
- N’avoir que de faibles ressources à sa disposition, voire même être en situation d’endettement
Comment : l’assistance d’un travailleur social est obligatoire pour faire une demande de FAJ. Pour obtenir cet accompagnement, il faut vous adresser à la Mission locale la plus proche de chez vous, au CCAS ou à votre foyer de jeunes travailleurs.
Combien : c’est le Conseil départemental qui décide du montant du Fonds d’aide aux jeunes accordé par chaque département. Par ailleurs, notez que le FAJ peut se cumuler avec le CEJ.
Aide jeune sans emploi de moins de 25 ans : le RSA jeune actif
Quoi : le RSA jeune est une prestation sociale qui a pour objectif de garantir un revenu minimum à des jeunes adultes de 18 à 25 ans.
Qui : cette allocation s’adresse aux jeunes de 18 à 25 ans sans emploi qui remplissent tout d’abord les conditions requises, hormis celle de l’âge, pour bénéficier du RSA socle (consulter les conditions RSA).
De plus, il vous faut être dans une des situations suivantes :
- Vous avez travaillé au minimum l’équivalent de 2 ans à temps complet sur la période des trois années qui précèdent votre demande de RSA jeune. Si vous avez perçu du chômage pendant cette période de trois ans, ce temps de chômage indemnisé vient prolonger la période de référence pour votre activité professionnelle passée. Ainsi, si au cours des 3 années précédentes, vous avez été indemnisé au titre du chômage pendant 4 mois, le temps de référence pour comptabiliser vos 2 années de travail à temps plein nécessaires sera alors de 3 ans et 4 mois.
- Vous avez un enfant à charge ou à naître : que vous soyez parent isolé ou en couple, vous pouvez prétendre au RSA, même si vous avez moins de 25 ans et ne remplissez pas la condition d’activité.
Comment : le versement du RSA jeune n’est pas automatique et vous devez en faire la demande. Vous devez monter un dossier comme détaillé dans l’article dédié à la demande de RSA.
Combien : l’allocation mensuelle maximale de RSA est de 646,52 euros pour une personne vivant seule et de 1 163,73 € pour un couple avec un enfant (montant qui peut varier, bien évidemment selon la composition du foyer).
Aide à l’embauche des jeunes : le Contrat initiative emploi jeune
Quoi : dans le cadre du plan gouvernemental “Un jeune, une solution”, le CIE Jeune est une aide à l’insertion professionnelle en direction des entreprises du secteur marchand qui recrutent des jeunes de moins de 26 ans ou de 30 ans s’ils sont en situation de handicap.
Qui : un employeur du secteur marchand peut recruter un jeune en CIE s’il s’engage à lui proposer un parcours d’insertion professionnelle.
Deux conditions pour cela :
- Attribuer un tuteur au jeune recruté
- Lui mettre en place une formation
Comment : pour embaucher un jeune en Contrat d’initiative emploi, il faut s’adresser à France Travail, à la Mission locale ou au Cap emploi proche de l’entreprise.
Combien : l’aide financière accordée à l’entreprise pour un CIE Jeunes s’élève à 47% du Smic.
Le volontariat : différents engagements possibles en France et à l’étranger
Quoi : S’engager dans une mission de volontariat permet aux jeunes de contribuer à l’intérêt général tout en acquérant une première expérience professionnelle. Ces dispositifs offrent, selon le cas, une indemnité mensuelle ou une prise en charge des frais de vie.
Voici les principaux types de volontariat accessibles aux jeunes :
- L’Engagement de Service Civique : ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans en cas de handicap), pour des missions de 6 à 12 mois dans une association, une collectivité ou un service public. Il donne droit à une indemnité mensuelle d’environ 619 € (montant au 1er avril 2025) et à une protection sociale complète.
- Le Volontariat Associatif : réservé aux plus de 25 ans, il permet d’effectuer une mission au sein d’une association agréée pour une durée de 6 à 24 mois. Le volontaire perçoit une indemnité comprise entre 120 € et 885 € par mois selon l’organisme d’accueil.
- Le Corps Européen de Solidarité (CES) : accessible aux jeunes de 18 à 30 ans, il permet d’effectuer une mission d’intérêt général dans un autre pays d’Europe (ou dans un programme transfrontalier). L’hébergement, les repas, les frais de voyage et une petite indemnité sont pris en charge par la Commission européenne.
- Le Volontariat International en Entreprise (VIE) : destiné aux jeunes de 18 à 28 ans, il offre la possibilité de travailler pour une entreprise française à l’étranger. Le volontaire perçoit une indemnité mensuelle exonérée d’impôt (entre 1 800 € et 3 700 € selon le pays) et bénéficie d’une protection sociale.
- Le Volontariat International en Administration (VIA) : sur le même principe que le VIE, il s’adresse aux jeunes souhaitant travailler à l’étranger pour une administration française (ambassade, institut culturel, etc.). Les conditions d’âge, de durée et d’indemnisation sont similaires au VIE.
- Le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) : proposé par des ONG agréées, il s’adresse aux personnes de plus de 18 ans (souvent diplômées ou expérimentées) pour des missions d’un an minimum dans des pays en développement. Le VSI donne droit à une indemnité, une couverture sociale complète et la prise en charge des frais de voyage et de logement.
- Le Service National Universel (SNU) : destiné aux jeunes de 15 à 17 ans, il se déroule hors du temps scolaire et comprend un séjour de cohésion et une mission d’intérêt général dans son département.
Comment : les candidatures varient selon le dispositif :
- Service Civique et SNU : via les plateformes officielles ;
- Volontariat associatif : sur le portail gouvernemental ;
- Corps Européen de Solidarité : via le portail européen de la jeunesse ;
- VIE / VIA : sur le site Business France ;
- VSI : auprès de France Volontaires.
L’allocation ponctuelle : qu’est-ce que c’est ? Comment l’obtenir ?
Quoi : Cette aide versée par une Mission locale ou par France Travail a pour but de soutenir financièrement les jeunes engagés dans une démarche de recherche d’emploi ou de formation professionnelle.
Il faut donc manifester une volonté d’insertion professionnelle pour la demander.
Qui : Elle s’adresse aux jeunes âgés entre de 16 à 25 ans (et dans certaines conditions, notamment liées au handicap, jusqu’aux 30 ans du jeune concerné). Attention ! Il est essentiel de remplir d’autres conditions, dont les conditions liées aux ressources ou encore celle de la qualité de demandeur d’emploi ou de son inscription dans le cadre d’un PACEA.
Combien : Le montant maximum de l’aide ponctuelle pour les jeunes en recherche d’emploi est désormais fixé à 561,68 € par mois (320,15 € à Mayotte), avec un plafond de 3 370,08 € sur 12 mois (1 920,90 € à Mayotte) (montants en vigueur au 1er avril 2025).
L’aide présente aussi un avantage fiscal : elle est exonérée des cotisations et contributions sociales, ainsi que de l’impôt sur le revenu !
Aides pour les jeunes sans revenus : des dispositifs locaux
De nombreuses aides existent pour aider les jeunes qui rencontrent de grandes difficultés d’insertion sociale ou professionnelle. Pourtant des angles morts subsistent que des collectivités territoriales tentent de combler. C’est pourquoi des dispositifs locaux se sont mis en place, leur objectif est la lutte contre l’exclusion.
Nous vous présentons quelques exemples de ces dispositifs que ce soit à l’initiative de départements, de régions ou de métropoles.
L’Île-de-France a mis en place un Revenu jeune actif pour les franciliens âgés de 18 à 25 ans suivant une formation gratuite et qualifiante sélectionnée par la région d’une durée d’au moins 6 mois.
Pendant cette formation, la région Île-de-France verse au jeune un revenu de 520 € nets par mois durant six mois ainsi qu’une prime pouvant atteindre 2 000 €, selon la durée de formation, le secteur (métiers en tension), et la situation personnelle (handicap, zone prioritaire, etc.).
Le Finistère a initié le programme “Avenir jeunes 29” qui s’adresse à des jeunes de 18 à 25 ans qui se retrouvent en situation difficile, car non insérés dans la société. Des aides financières peuvent leur être accordées en fonction de leur projet telles que des aides ponctuelles pour les besoins urgents ou une aide au permis de conduire .
Le département de Loire-Atlantique lance une expérimentation pour les jeunes sans emploi de 18 à 24 ans et qui ne bénéficient pas de soutien familial. Nommé “Revenu jeunes“, ce dispositif permet de percevoir jusqu’à 500 euros durant 4 mois (renouvelable sous conditions). Les démarches se font auprès de la mission locale.
En parallèle de cette allocation, un accompagnement personnalisé est apporté afin de favoriser l’insertion sur le marché du travail, l’accès au logement ou bien encore à la santé.
La Gironde a mis en place le Contrat d’accompagnement personnalisé pour les jeunes, CAP’J en direction des jeunes de 18 à 25 ans et inclut aussi les étudiants. Il est ici question d’accompagner chaque jeune dans son projet professionnel en lui attribuant un référent et en lui allouant une aide financière.
La métropole de Lille a opté pour le dispositif FAJeM (Fonds d’aide aux jeunes en métropole) qui s’adresse à des jeunes précaires âgés de 16 à 24 ans, Français ou étranger en situation régulière, et qui résident dans la métropole de Lille.
Ce programme prévoit accompagnement et des aides financières sur les thématiques suivantes :
- Insertion sociale
- Insertion professionnelle
- Mobilité et transports
- Logement et hébergement
Ainsi, vous le voyez, les dispositifs locaux sont nombreux. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des collectivités territoriales dont vous dépendez, municipalité, département, région.
FAQ : tout savoir sur les aides pour les jeunes sans emploi
Vous êtes nombreux à vous interroger sur les dispositifs existants pour les jeunes sans activité. Voici les réponses aux questions les plus fréquentes concernant les conditions d’accès, les démarches et les possibilités de cumul entre les différentes aides financières et accompagnements.
Peut-on cumuler plusieurs aides pour jeunes sans emploi ?
Oui, certains dispositifs sont cumulables. Par exemple, un jeune peut percevoir une aide du Fonds d’aide aux jeunes tout en étant accompagné dans le cadre d’un Contrat Engagement Jeune. En revanche, le RSA ne peut généralement pas se cumuler avec d’autres allocations de même nature. Chaque dispositif dispose de ses propres règles, il est donc recommandé de se renseigner auprès de la Mission locale ou de la Caf.
Faut-il être inscrit à France Travail pour bénéficier d’une aide ?
L’inscription à France Travail (ex-Pôle emploi) est souvent nécessaire, notamment pour l’allocation ponctuelle ou pour accéder à un accompagnement vers l’emploi. Cette inscription permet de formaliser la recherche d’activité et de bénéficier d’un suivi personnalisé. Toutefois, certaines aides départementales, comme le Fonds d’aide aux jeunes, peuvent être sollicitées sans être inscrit, à condition d’être accompagné par un travailleur social.
Existe-t-il des aides spécifiques pour les jeunes sans diplôme ?
Oui, plusieurs programmes ciblent les jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Le Contrat Engagement Jeune, par exemple, s’adresse prioritairement à ce public. Les Missions locales peuvent aussi proposer des formations gratuites et rémunérées ou orienter vers des dispositifs régionaux permettant de financer une remise à niveau ou une première expérience professionnelle.
À qui s’adresser pour savoir à quelles aides on a droit ?
Le meilleur réflexe consiste à contacter la Mission locale la plus proche de chez vous. Elle centralise la plupart des dispositifs d’aide pour les jeunes de moins de 26 ans et peut vous orienter vers France Travail, le Conseil départemental ou les structures locales selon votre profil.
Un jeune hébergé chez ses parents peut-il bénéficier d’une aide ?
Oui, le fait d’être hébergé par ses parents ne ferme pas le droit aux aides, à condition de disposer de faibles ressources. Les organismes tiennent compte de la situation individuelle du jeune, et non seulement de son lieu de résidence. Néanmoins, certaines aides comme le RSA prennent en compte la composition du foyer fiscal, ce qui peut influencer le montant accordé.
Y a-t-il des aides d’urgence pour les jeunes sans ressources immédiates ?
En cas de grande précarité, le Fonds d’aide aux jeunes (FAJ) ou le Centre communal d’action sociale (CCAS) peuvent accorder une aide financière d’urgence. Celle-ci permet de subvenir temporairement à des besoins essentiels comme l’alimentation, le transport ou l’hébergement. Les demandes se font via un travailleur social et sont étudiées rapidement en cas de situation critique.
Un étudiant sans emploi peut-il bénéficier des mêmes aides ?
Un étudiant peut accéder à certaines aides, mais la plupart des dispositifs destinés aux jeunes sans emploi s’adressent aux personnes non scolarisées. En revanche, les étudiants sans ressources peuvent prétendre à d’autres soutiens, comme la bourse sur critères sociaux, les aides du Crous, ou encore le fonds national d’aide d’urgence pour les étudiants en difficulté.
D’autres articles peuvent vous intéresser :
Crédit photo : © jessica / Adobe

Journaliste/Rédactrice, je possède dix ans d’expériences professionnelles web et rédaction et travaille pour le site aide-sociale.fr depuis 2017. Ma connaissance fine des questions juridiques et du dispositif administratif et social en France me permet d’informer au mieux les lecteurs sur leurs droits et les démarches utiles en fonction de leur situation.
