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Complément pour les familles monoparentales : majoration de 35%
Pour toucher cette majoration, il faut y être éligible mais aussi en faire la demande dans certains cas.
Critères d’éligibilité et montant du complément pour les parents isolés
Cet hiver 2023, une aide exceptionnelle vient s’ajouter à la prime habituelle pour les familles monoparentales les plus modestes. En d’autres termes, elle est réservée aux parents éligibles à la prime de Noël ET qui élèvent seuls leurs enfants ET qui vivent sous le seuil de pauvreté. À l’origine de ce dispositif, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale qui a proposé et fait voter cette mesure le 8 novembre 2023. « Face à l’inflation et au coût de la vie qui augmente, alors que les salaires ne suivent pas, ces familles monoparentales, souvent des femmes, ont de plus en plus de mal à finir les mois », expliquent ainsi les députés socialistes.
Selon cette annonce, le montant de ce complément exceptionnel devait varier entre 115 € et 200 € par foyer selon la situation de chaque famille. Finalement, c’est une majoration de 35% de la prime, s’étendant de 80 (pour 1 enfant à charge) à 138 euros (pour 4 enfants à charge) environ, et non un complément.
Démarches et versement du complément
La prime de la CAF et de Pôle emploi sera versée le 15 décembre 2023 pour les bénéficiaires ayant perçu le RSA, l’ASS ou l’AER en novembre 2023, et au cours du mois de janvier 2024 pour ceux qui ont commencé à percevoir ces aides en décembre 2023.
Pour les bénéficiaires du RSA, il n’y a pas besoin de faire de démarches spécifiques. Pour les bénéficiaires de l’ASS ou de l’AER, il est cependant nécessaire de faire la demande eux-mêmes, auprès de leur agence Pôle emploi.
La prime de Noël majorée sera versée automatiquement aux allocataires qui répondent aux conditions d’attribution selon les informations que les organismes sociaux ont sur leur situation. Il est donc crucial de mettre à jour cette dernière auprès desdits organismes (Caf, Pôle Emploi, etc.).
Bon à savoir : si vous ne recevez pas ce complément et que vous pensez y être éligible, contactez l’organisme verseur au plus vite pour faire le point sur vos droits.
Quelle différence entre la prime classique et le complément exceptionnel ?
Comme son nom l’indique, le complément prime de Noël vient s’ajouter à la prime habituelle qui est versée chaque année à la mi-décembre par la Caf, la MSA ou Pôle Emploi aux ménages les plus précaires pendant les fêtes de fin d’année.
Pour rappel, cette prime, qui existe depuis 1998, est une aide financière qui soutient les personnes qui touchent certains minima sociaux et les allocations suivantes :
- Le RSA (Revenu de solidarité active)
- L’ASS (Allocation de solidarité spécifique)
- L’AER (Allocation équivalent retraite)
- La Prime forfaitaire pour reprise d’activité
- L’ASS-F (Allocation de solidarité spécifique formation)
- La PPS (Rémunération publique de stage)
- La RFPE (Rémunération de la formation Pôle emploi)
- L’ACRE-ASS (Aide à la création et la reprise d’entreprise)
Cela représente environ 2,3 millions de personnes. Ces bénéficiaires perçoivent un montant différent suivant la composition de leur foyer (nombre d’enfants à charge, situation maritale). Retrouvez le détail des montants de la prime de Noël.
Bon à savoir : les bénéficiaires de l’AAH ne sont pas éligibles à cette prime. Nous vous expliquons pourquoi dans l’article « Prime de Noël et AAH ».
La nouveauté de cette année 2023, c’est la création d’une majoration exceptionnelle : une aide supplémentaire qui vise spécialement les familles monoparentales qui ont des revenus faibles. Cela veut dire qu’une famille monoparentale qui a droit à la prime de Noël recevra aussi cette aide complémentaire. À l’inverse, cela signifie également qu’une famille monoparentale qui n’y avait pas droit initialement ne percevra pas cette prime exceptionnelle.
Vous souhaitez savoir si vous êtes éligible ? N’hésitez pas à tester notre simulateur gratuit prime de Noël !
Zoom sur le seuil de pauvreté : un indicateur clé
Une des conditions pour percevoir le complément des familles monoparentales est celle de vivre sous le seuil de pauvreté. Mais que cache ce terme ? C’est ce que nous allons voir dans cette partie.
Qu’est-ce que le seuil de pauvreté et à quoi sert-il ?
Le seuil de pauvreté est un indicateur statistique qui permet de mesurer la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur à un certain montant.
Pour faire simple, c’est une façon de savoir qui est pauvre et qui ne l’est pas. C’est un nombre représentant le minimum d’argent qu’une personne doit avoir pour vivre correctement. Si une personne a moins d’argent que ce nombre, elle est donc considérée comme pauvre.
Il n’y a pas qu’un seul seuil de pauvreté, mais plusieurs.
Tout d’abord, chaque pays ou organisation peut choisir sa propre méthode pour le calculer. Mais la technique la plus utilisée consiste à se baser sur le revenu moyen de la population. Le revenu moyen est la somme de tous les revenus divisés par le nombre d’habitants. En 2019, le seuil de pauvreté était de 1.063 € par mois en France, mais de 1.237 € en Allemagne, de 1.008 € en Espagne, de 1.057 € en Italie et de 1.557 € au Luxembourg.
En outre, le seuil de pauvreté change tous les ans en fonction de l’évolution du niveau de vie. Ainsi, il augmente lorsque le niveau de vie moyen augmente, et il diminue lorsque le niveau de vie moyen diminue.
Pour résumer, le seuil de pauvreté est un outil utile pour comparer la situation des personnes les plus modestes dans le temps et dans l’espace, mais il ne suffit pas à décrire la réalité de la pauvreté. Il faut aussi prendre en compte d’autres critères, comme les privations matérielles, les difficultés d’accès aux droits, la santé, l’éducation, le logement, l’emploi, la participation sociale, etc. Il existe d’autres indicateurs qui tentent de mesurer ces aspects, tels que le taux de pauvreté en conditions de vie, le taux de pauvreté multidimensionnelle ou l’indice de développement humain.
Quel est le seuil de pauvreté en 2023 ?
Le seuil de pauvreté en France en 2023 n’est pas encore connu officiellement, car il dépend du niveau de vie médian de la population qui n’a pas encore été publié par l’Insee. Cependant, on peut estimer ce seuil à partir des données disponibles pour les années précédentes et des projections de croissance économique.
En 2020, le seuil de pauvreté était de 1.128 € par mois pour une personne seule et de 2.314 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Ce seuil a augmenté de 2,6 % par rapport à 2019, en raison des mesures de soutien du pouvoir d’achat mises en place par le gouvernement face à la pandémie de Covid-19.
En 2021, le seuil de pauvreté devrait continuer à augmenter, mais à un rythme plus modéré, car le niveau de vie médian a connu une croissance plus faible, de l’ordre de 1,2 % selon les prévisions de l’Insee. On peut donc estimer le seuil de pauvreté à environ 1.141 € par mois pour une personne seule et à 2.344 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
En 2022, le seuil de pauvreté devrait encore progresser, mais à un rythme plus soutenu, car le niveau de vie médian devrait rebondir de 2,4 % selon les prévisions de l’Insee. On peut donc estimer le seuil de pauvreté à environ 1.168 € par mois pour une personne seule et à 2.396 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
Ce qui nous amène enfin en 2023 où le seuil de pauvreté devrait suivre la tendance du niveau de vie médian qui devrait croître de 1,8 % selon les prévisions de l’Insee. On peut donc estimer le seuil de pauvreté à environ 1.189 € par mois pour une personne seule, et à 2.440 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.
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Mathieu LE REST, rédacteur et chargé des relations extérieures sur aide-sociale.fr. Au contact des collectivités territoriales et des administrations je m’efforce de restituer cette expérience à travers des articles aussi précis et documentés que possible.
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