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Chèque alimentaire : comment ça marche ?
Le chèque alimentaire est un dispositif d’aide pensé pour soutenir les ménages les plus fragiles face à la hausse du coût de la vie. S’il n’est pas encore généralisé à l’échelle nationale, plusieurs expérimentations locales permettent déjà d’en comprendre le fonctionnement et les modalités d’attribution.
Une aide alimentaire encore en cours d’expérimentation
Comme son nom l’indique, le chèque alimentaire permet d’acheter… de l’alimentation ! Ce dispositif financier a été imaginé suite à l’inflation fulgurante des dernières années et la flambée des prix des denrées alimentaires. Son objectif : garantir un minimum d’accès à une alimentation de qualité, avec pour priorité l’achat de produits locaux et frais (comme les fruits et les légumes BIO qui sont souvent accusés d’être hors de prix pour une grande partie des ménages).
Concrètement, le bon alimentaire peut se présenter sous la forme d’un coupon de papier ou une carte dématérialisée et prépayée (= numérique).
Seul hic : cette mesure n’est pas si simple à mettre en place sur tout le territoire. Alors, avant qu’un déploiement du chèque alimentaire ne soit envisagé dans tout l’Hexagone, les pouvoirs publics ont choisi de s’assurer de son efficacité par des expérimentations locales comme en Seine–Saint-Denis, à Montpellier ou encore à Rennes.
Qui a le droit au chèque alimentaire ?
Comme toute aide alimentaire, le chèque alimentaire est réservé aux personnes en situation de précarité, c’est-à-dire celles dont les ressources ne dépassent pas un certain montant.
Pour rappel : le bon alimentaire n’ayant pas encore été étendu à tout le territoire, les conditions d’éligibilité restent spécifiques aux différentes localités qui sont en cours d’expérimentation.
Toutefois, si le projet finit par être déployé au niveau national, on peut s’attendre à ce qu’il soit accessible :
- aux bénéficiaires de minima sociaux (RSA, Allocation adulte handicapé — AAH, minimum vieillesse — ASPA) ;
- aux étudiants boursiers ;
- aux jeunes mamans isolées et aux femmes enceintes isolées ;
- aux familles et foyers en grande précarité financière.
En bref, celles et ceux qui ont le plus de mal à manger (équilibré ou non !), faute de budget.
Par exemple : pour bénéficier de la Caisse alimentaire commune de Montpellier et de 100 € tous les mois, les ménages doivent justifier d’un quotient familial inférieur à 1 200 €.
Quel est le montant du chèque alimentaire ?
Tout dépend des expérimentations ! Le montant du chèque alimentaire varie entre 50 € et 100 € par foyer et par mois selon les localités.
Si le dispositif est déployé dans toute la France, la somme de 100 € (par foyer) + 50 € par enfant à charge a été envisagée.
Bon à savoir : les bons alimentaires, comme toutes les aides alimentaires, sont généralement limités à 6 à 12 mois.
Comment obtenir le chèque alimentaire 2025 et où l’utiliser ?
Pour recevoir un chèque alimentaire, il y a deux cas de figure :
- Pour les personnes qui sont inscrites à la Caf (notamment les bénéficiaires de minima sociaux) : l’attribution devrait être automatique. Aucune démarche à faire puisque les informations recueillies par l’organisme suffiront à justifier leurs ressources et donc leurs droits.
- Pour les personnes qui ne sont pas inscrites à la Caf (étudiants, foyers en très grande précarité, etc.) : il faudra très probablement se rapprocher d’un Centre communal d’action sociale (CCAS) pour rencontrer une assistante sociale qui débloquera l’aide alimentaire sur justificatifs de ressources.
Cependant, comme aucune date officielle n’a été annoncée par le gouvernement concernant le déploiement national du dispositif, il faut pour l’instant patienter (sauf si vous êtes en zone d’expérimentations locales).
Le but du chèque alimentaire est de favoriser une alimentation saine tout en soutenant les producteurs locaux. C’est pour cette raison que vous pourrez l’utiliser dans les commerces de proximité, les marchés de producteurs, les AMAP, les épiceries solidaires ou encore les magasins bio partenaires.
Cela va même plus loin puisque certains produits pourraient être interdits : alcool, confiseries industrielles, plats préparés, etc. À contrario, le bon vous permettra d’acheter des fruits, légumes, viandes et poissons frais, produits laitiers, céréales brutes… Le tout en bio ou en local !
Par exemple : la Caisse commune d’alimentation de Nantes autorise uniquement les achats dans 5 lieux de vente partenaires : les ouiches nantaises, l’assiette du jardin, les paniers bio d’OCEAN, l’épicerie VRAC et le comptoir des Alouettes.
Chèque alimentaire Seine–Saint-Denis : l’expérimentation Vital’im
Puisqu’il s’agit d’une mesure difficile à mettre en place et onéreuse, le chèque alimentaire est d’abord testé localement afin de vérifier son efficacité avant un éventuel déploiement dans toute la France.
Lancée en 2023 par le département de la Seine–Saint-Denis (93) en partenariat avec l’ONG Action contre la faim, l’expérimentation Vital’im prend place dans 4 villes :
- Montreuil ;
- Sevran ;
- Clichy-sous-Bois ;
- Villetaneuse.
Le chèque alimentaire Seine–Saint-Denis est d’un montant de 50 € par personne. S’ajoute à cette somme un système de bonification jusqu’à 25 € qui pourront être reversés au bénéficiaire pour l’achat de produits dits « durables ». Le tout, chaque mois, pendant six mois.
Bon à savoir : l’alimentation durable est à la fois bonne pour notre santé, pour l’environnement ET pour les producteurs qui sont rémunérés à leur juste valeur. Il s’agit donc principalement des produits bio.
Pour profiter du chèque alimentaire Seine–Saint-Denis, il faut être :
- bénéficiaire du RSA, de l’AAH, de l’ASPA ;
- étudiant boursier ;
- une famille monoparentale ;
- une femme enceinte.
Le bon alimentaire peut être utilisé presque partout : commerces alimentaires, grandes surfaces, producteurs locaux, etc. Et il n’y a pas de produits « interdits ».
Enfin, en plus de cette aide financière, les bénéficiaires profitent également d’un accompagnement (non obligatoire) pour s’orienter vers une alimentation durable (cours de cuisine, ateliers de jardinage, etc.).
Les résultats de cette expérimentation sont sans appel :
- Les assiettes sont plus diversifiées avec plus de viande et de légumineuses (deux denrées que les bénéficiaires déclaraient ne pas manger pour des raisons financières).
- La disparition de l’indicateur le plus critique de l’insuffisance alimentaire (= personnes déclarant qu’il leur arrive souvent de ne pas avoir assez à manger).
- Une part importante de dépenses a été réalisée dans les magasins durables alors même que le dispositif n’oblige en rien à se tourner vers ce type de commerces.
- Plus de 150 ateliers ont été animés par les associations et ont rassemblé plus de 500 bénéficiaires. Leur principal leitmotiv : le lien social et l’apprentissage.
Carton plein ! On attend désormais les prochaines conclusions début 2026.
Bons alimentaires : les autres expérimentations en France
Dans l’Hexagone, d’autres initiatives locales ont vu le jour :
Lieu | Nature du dispositif | Montant & conditions particulières | Principales caractéristiques / innovations |
Seine-Saint-Denis | Chèque alim. durable « Vital’im » | 50 €/pers./mois (6 mois) + bonus ≤ 25 € pour achats durables/bio | Carte prépayée, ateliers d’accompagnement, suivi-évaluation (QPV). |
Rennes | « Carte alimentation durable » | 100 €/foyer/mois (6 mois), utilisable chez partenaires bio/locaux | Sensibilisation à l’alimentation saine, ateliers cuisine gratuits. |
Gironde (Bordeaux, Bègles, etc.) | Expérimentation « SSA » | 150 €/foyer + 75 €/pers. sup., chez partenaires | Cotisation proportionnelle aux ressources. |
Montpellier | Caisse alimentaire commune | 100 € en « MonA » à dépenser chez commerces/producteurs conventionnés | Cotisation libre (1-250 €/mois), engagement 3 mois renouvelable. |
Il est difficile d’établir une liste exhaustive de toutes les expérimentations du chèque alimentaire en France, tant ce type de dispositif peut prendre de formes différentes. Des caisses alimentaires communes à la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) en passant par des initiatives citoyennes… les idées fusent !
Pour savoir si une aide alimentaire de ce genre d’action est prévue près de chez vous, rapprochez-vous de votre mairie ou de votre CCAS.
Chèque alimentaire : la FAQ
Comment faire la demande de chèque alimentaire CAF ?
À ce jour, il n’existe pas de chèque alimentaire CAF. Et pour cause, le dispositif est encore en cours d’expérimentation dans certaines zones bien spécifiques.
En d’autres termes, à moins de vivre dans un des territoires pilotes, vous ne pouvez pas bénéficier de bons d’alimentation. Pour celles et ceux qui y habitent, l’attribution est faite automatiquement. Il n’y a pas de démarche spéciale à réaliser.
Qu’est-ce qu’un chèque service alimentaire ?
Le chèque service alimentaire est différent du chèque alimentaire dont nous avons parlé tout au long de cet article. En réalité, il s’agit d’un dispositif appelé chèque d’accompagnement personnalisé (ou CAP) qui peut être utilisé dans 3 secteurs… dont l’alimentation !
Ils sont réservés aux personnes en difficulté financière, et leurs modalités, leurs conditions d’éligibilité ainsi que leur montant dépendent de chaque département. Pour savoir si vous pouvez en bénéficier, tournez-vous vers votre mairie ou votre CCAS.
N’hésitez pas à lire notre article sur le chèque service alimentaire !
Comment avoir un panier repas gratuit ?
Il y a plusieurs moyens d’avoir un panier repas gratuit :
- Via les associations caritatives : les Restos du Cœur, le Secours populaire et la Croix-Rouge organisent des distributions gratuites en cas d’urgence (si vous n’avez plus rien à manger).
- Dans les universités : pour les étudiants boursiers ou précaires, le CROUS propose des repas à 1 €. Pensez également au colis alimentaire gratuit Linkee dans les plus grosses villes étudiantes.
- Dans certaines collectivités : certaines mairies testent les « paniers solidaires », parfois couplés à des ateliers cuisine.
Contactez votre CCAS ou une association d’aide alimentaire près de chez vous pour connaître les dispositifs mis en place.
Est-ce qu’un étudiant peut recevoir un chèque repas ?
Oui, il existe le chèque alimentaire étudiant ! Pour en bénéficier, il faut être inscrit dans un établissement supérieur situé en « zone blanche », c’est-à-dire éloigné de la restauration universitaire. Le montant du chèque alimentaire étudiant varie entre 20 € et 50 € par mois selon vos ressources.
Et n’oubliez pas les autres dispositifs d’aide alimentaire pour étudiants :
- les repas CROUS à 1 € ;
- les chèques repas temporaires délivrés par certaines municipalités ;
- les épiceries solidaires.
Qu’est-ce que le chèque alimentaire de 150 € ?
À l’heure actuelle, le chèque alimentaire de 150 € n’a pas été mis en place en France. Il s’agit en réalité d’une proposition de loi portée par le parti écologique EELV qui a été examinée le jeudi 20 février 2025. Inspirée de la Sécurité sociale de l’alimentation, cette carte devait être créditée de 150 € par mois afin de lutter contre la précarité alimentaire et favoriser l’accès à une alimentation saine et locale. Seul hic : le coût du projet, estimé à 120 milliards d’euros.
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Crédit photo : © Cultura Creative / Abobe

Journaliste/Rédactrice, je possède dix ans d’expériences professionnelles web et rédaction et travaille pour le site aide-sociale.fr depuis 2017. Ma connaissance fine des questions juridiques et du dispositif administratif et social en France me permet d’informer au mieux les lecteurs sur leurs droits et les démarches utiles en fonction de leur situation.