Il existe de très nombreux services civiques et volontariats. Si leurs formes diffèrent par les critères de sélection, les missions, etc.., tous ont pour objectif de permettre à des personnes de s’engager auprès des plus démunis en accomplissant des missions de solidarité dans le monde. Les désirs d’être utile et solidaire ainsi que de découvrir une autre culture sont moteurs dans la prise de décision de démarrer un volontariat.

Ces objectifs sont directement reliés à ceux des Nations Unies qui ont défini les orientations de son action jusqu’en 2030, à savoir “éliminer la pauvreté, transformer nos vies et protéger la planète”, et qui font du volontariat un vecteur essentiel à la réalisation de ces finalités.

Le volontariat de solidarité international, VSI, encadré par la loi du 23 février 2005, permet à toute personne, sans condition d’âge ni de nationalité, d’effectuer des missions auprès d’organismes agréés dans des domaines liés à la coopération et à l’action humanitaire.

Lisez ce texte pour connaître les détails du volontariat international, ce que c’est et qui peut postuler. Nous vous dirons comment procéder pour l’inscription et vous découvrirez les conditions dans lesquelles se déroule une mission de VSI. Nous vous parlerons aussi du contrat et des droits sociaux du volontaire. Enfin, vous découvrirez les aides spécifiques dont le volontaire peut bénéficier à son retour de mission.


Volontariat de solidarité internationale VSI, de quoi parle-t-on?

Le volontariat de solidarité internationale offre, dans un cadre éthique, la possibilité d’une expérience à l’étranger au sein d’un parcours sûr du point de vue administratif et financier.

La moitié des pays qui accueillent les volontaires de solidarité internationale se trouve en Afrique subsaharienne, un tiers de ces pays se situe en Asie, les autres destinations se répartissent essentiellement entre l’Afrique du Nord et l’Amérique latine.

Les domaines dans lesquels vous aurez la possibilité d’exercer une mission si vous optez pour un VSI sont nombreux :

    • La santé
    • L’enseignement
    • Les actions d’urgence
    • Le développement rural et urbain

De multiples associations ou organismes d’intérêt public agréés peuvent vous proposer de vous engager en VSI à l’étranger en dehors de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen.

À savoir: depuis le mois d’août 2021 si vous êtes résident d’un pays hors UE ou EEE ou bien ressortissant, vous pouvez effectuer un VSI en France au titre de la réciprocité.

 

Qui peut devenir volontaire de la solidarité internationale ?

S’il n’existe pas de condition d’âge ni de nationalité, plusieurs conditions sont requises pour s’engager dans un volontariat de solidarité internationale :

    • Être majeur, toutefois certains organismes peuvent fixer l’âge minimum à 21 ans.
    • N’être lié par aucun contrat de travail. Cependant, si vous êtes salarié du secteur privé, partir en mission de volontariat de solidarité internationale est un motif légitime pour démissionner.

Une exception, il est possible pour un salarié du privé d’effectuer un VSI durant certains congés :

Par ailleurs, si aucun diplôme n’est exigible pour s’engager en VSI, il est nécessaire qu’existe une certaine cohérence entre les compétences du candidat et les objectifs affichés de la mission.

À savoir : si parler anglais n’est pas obligatoire pour devenir volontaire en VSI, il est toutefois très recommandé, pour faciliter l’intégration, de posséder les bases de la langue de votre pays d’accueil : anglais, arabe, espagnol, portugais, etc.

Volontariat de solidarité internationale : le profil type des candidats au départ

Si les critères de sélection pour partir en VSI sont plutôt larges et ouverts, un profil type du volontaire se dessine : 

    • Il est jeune : près de 60% des volontaires ont moins de 30 ans 
    • Il est diplômé : 75 % des volontaires ont un niveau Bac +5 et plus 

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VSI : comment faire une demande et à qui s’adresser pour postuler ?

C’est sur le site de France Volontaires que vous devez vous connecter pour trouver une mission.

En effet France Volontaires est la plateforme officielle du volontariat qui, parce qu’elle est directement sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, garantit aux candidats au VSI la sécurité de leur statut.

Une fois l’offre de mission choisie, il vous revient d’adresser un curriculum vitae et une lettre de motivation à l’adresse suivante : [email protected]

Une autre possibilité consiste à contacter directement un des organismes agréés par l’État. C’est sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères que vous pouvez trouver la liste officielle des associations agréées par l’État. 

Attention volontourisme !

Bien identifié et dénoncé par les organismes agréés en matière de volontariat comme France Volontaires, le volontourisme est un phénomène social beaucoup moins connu des jeunes qui souhaitent s’engager à l’international auprès des populations les plus démunies et qui sont prêts à payer pour cela parfois jusqu’à 2.000 euros la semaine.

Né d’une contraction entre les mots volontaire et tourisme, le volontourisme est une arnaque absolument néfaste pour les populations qui sont censées être aidées.

En effet, les bases du volontariat s’appuient sur deux idées fortes : venir en aide à ceux qui en ont besoin d’une part et d’autre part former et éduquer les volontaires.

Le volontourisme ne sert que les intérêts propres de ses initiateurs, ne forme pas les jeunes qui sont en quête de sens et ne se soucie pas des besoins réels des populations visées.

Que dirait-on en France si un adolescent sans qualification ni compétence venait enseigner l’anglais à des élèves en classe de 6ème ?

En Asie du Sud est et particulièrement au Cambodge qui est le pays le moins développé de cette région, de nombreux projets ont pour objet des missions caritatives qui consistent à venir enseigner l’anglais dans des orphelinats. Ce tourisme humanitaire, pétri de bonnes intentions, n’est que la vitrine d’un business juteux. Il est aussi l’occasion de graves dérives pouvant même aller jusqu’à des assignations en justice, les antécédents des volontaires au départ n’étant pas vérifiés.

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La signature du contrat VSI et autres formalités avant de partir

Outre les démarches habituelles avant un départ pour l’étranger, visa et vaccins obligatoires, la préparation au départ VSI est une étape fondamentale qui contribue à la réussite de l’expérience.

Pour le Volontariat de solidarité internationale, cette préparation est rendue obligatoire par la loi. Les structures d’envoi, associations et autres organismes agréés, sont libres d’organiser cette préparation comme bon leur semble : elle peut être individuelle ou collective, à distance ou en présentiel. Cependant, quelle que soit sa forme, la préparation doit aborder un certain nombre de thèmes fondamentaux comme :

    • La connaissance du dispositif VSI
    • Le contrat qui lie le candidat à la structure d’envoi
    • La connaissance du pays de destination et ses différentes caractéristiques : santé, sécurité…
    • La posture à adopter dans le pays d’accueil
    • Les risques liés au volontourisme
    • Une notion des ODD, Objectifs de développement durable, établis par les pays membres des Nations unies

Ensuite, le contrat doit être signé entre vous et l’association. Celui-ci encadre les conditions dans lesquelles votre mission va se dérouler.

Il fixe également le montant de l’indemnité que vous allez percevoir pour l’accomplissement de votre mission. Celle-ci ne peut être inférieure à 100 euros par mois. Ce montant est susceptible de se voir augmenter de plusieurs centaines d’euros et même davantage. Sachez qu’il n’est pas possible pour le volontaire en VSI de négocier cette indemnité.

Par ailleurs, l’association prend en charge tous les frais liés au voyage et vous bénéficierez d’avantages en nature comme le logement et les déplacements par exemple.

À noter : avant le départ un extrait de casier judiciaire vous sera réclamé par la structure d’envoi.

 

Vous êtes recruté, comment se déroule votre mission VSI ?

Il vous faut tout d’abord vous rendre dans le pays où vous accomplirez votre mission, en dehors de celui de votre résidence habituelle.

Pour rappel, les frais afférents au voyage sont pris en charge par l’association qui vous a sélectionné.

Puis, vous effectuez votre mission selon les termes et conditions qui ont été définis par le contrat que vous avez signé et qui stipule en particulier que vos frais de logement, de nourriture et de déplacements sont pris en charge.

À l’issue du premier mois, vous percevez une indemnité. Celle-ci est mensuelle et ne peut être inférieure à 150 euros. Cette indemnité, qui n’est pas un salaire, peut être supérieure à ce montant, car elle dépend de différents critères comme le coût de la vie dans le pays d’accueil, l’éloignement, la nature de la mission, etc. Elle doit permettre dans tous les cas de remplir la mission dans des conditions décentes.

Important : sachez que n’étant pas un salaire cette indemnité est exonérée des impôts sur le revenu et des droits sociaux CSG et CRDS. Par conséquent il n’y a pas lieu de la déclarer auprès du fisc.

La durée de chaque mission est fixée à 1 an minimum et 2 ans maximum et un volontaire ne peut cumuler plus de 6 années de VSI au cours de sa vie. Cette limitation dans le temps a pour but de permettre au plus grand nombre de profiter de cette opportunité.

Enfin vous bénéficiez de 2 jours de congés mensuels. Votre indemnité est maintenue intégralement durant votre période de congés.

Info : il est toujours possible pour un volontaire en VSI de rompre son contrat d’engagement, mais cette rupture anticipée doit respecter un préavis d’un mois au minimum.

 

Volontariat solidarité internationale : qu’en est-il des droits sociaux ?

Si vous avez été recruté en volontariat de solidarité internationale, vous bénéficiez d’une couverture sociale auprès de la Caisse des Français de l’étranger, CFE, équivalente à celle du régime général de la Sécurité sociale française. C’est l’association qui est chargée de vous affilier, vous et vos ayants droit, afin d’être assuré en cas de maladie, invalidité, maternité, décès, vieillesse, maladie professionnelle ou accident du travail.

Important : cette affiliation doit être effective à la date du départ en mission.

Ce volontariat est pris en compte pour le calcul de la retraite. Il vous attribue, sous conditions et dans la limite de 4 trimestres par an, 1 trimestre de retraite pour chaque période de 90 jours de volontariat. Toutefois aucune cotisation pour une retraite complémentaire n’est possible.

Par ailleurs, la structure d’envoi prend à sa charge pour vous et vos ayants droit les garanties suivantes :

    • Une assurance de responsabilité civile
    • Une assurance maladie complémentaire
    • Une assurance de rapatriement sanitaire

À noter : si en théorie un volontaire peut être accompagné de sa famille, sachez que l’indemnité n’est prévue que pour lui seul. Son montant ne varie pas en fonction du nombre de personnes du foyer.

 

Que se passe-t-il après une mission solidarité internationale?

À la fin de votre mission de volontariat international, la structure d’envoi qui vous a recruté vous remet une attestation d’accomplissement de mission de VSI.

C’est en présentant cette attestation auprès des administrations adéquates que vous pourrez, sous conditions, obtenir certaines aides :

    • La prime forfaitaire d’insertion professionnelle : si vous ne répondez pas aux critères pour percevoir le RSA, Revenu de solidarité active, et si vous êtes inscrit à Pôle emploi sur la liste des demandeurs d’emploi, vous pouvez l’obtenir si vous en faites la demande au plus tard un an après la fin de votre mission. Le montant de cette prime est au maximum de 2.001 euros. Cette somme est versée de façon fractionnée, chaque trimestre pendant une durée maximale de 3 trimestres.
    • L’indemnité de réinstallation : elle peut vous être versée à la condition d’avoir accompli au minimum 12 mois de mission sans interruption. Cette indemnité est variable selon la durée de la mission effectuée : 800 euros pour 12 mois. Si votre mission a duré 18 mois, vous touchez 1.500 euros et pour 24 mois cette indemnité s’élève à 3.700 euros. Elle est versée en une seule fois.

À savoir : si le volontaire est un salarié de la fonction publique, il ne pourra pas prétendre à l’indemnité de réinstallation.

Important : s’il a démissionné pour entreprendre un VSI, le volontaire retrouve ses droits au RSA et au chômage à la fin de son engagement, car sa rupture de contrat de travail est dite légitime.

Par ailleurs nous vous conseillons de vous renseigner auprès de votre structure d’envoi pour connaître le délai dont vous disposez pour vous réinscrire à la Caisse primaire d’assurance maladie, CPAM.


Crédit photo : © JNT Visual / Adobe


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