La rémunération de stage, appelée aussi gratification, n’est obligatoire que lorsque la durée du stage dépasse 2 mois, soit plus de 309 heures. À partir de ce seuil, la loi impose un montant minimum de 4,35 € par heure en 2025 (contre 9,40€ pour le SMIC), que ce soit dans le public ou dans le privé. Cependant, il arrive que des entreprises privées choisissent d’offrir une gratification plus élevée, en fonction de leur convention collective ou de leurs usages internes.

Cette rémunération est calculée sur les heures réellement effectuées et versée chaque mois. Comprendre ces règles permet aux étudiants d’anticiper leur compensation et aux employeurs de respecter leurs obligations légales.


Stage rémunéré : qui est concerné ? Que dit la loi ?

Le stage rémunéré concerne le lycéen ou l’étudiant qui, dans sa formation professionnelle initiale, effectue au cours d’une même année scolaire un stage de plus de 2 mois consécutifs ou non. De ce fait, la gratification ne concerne pas les mineurs de moins de 16 ans en stage ou en observation dans une entreprise.

La durée à respecter pour qu’un stage soit rémunéré est évaluée en fonction de la présence effective du stagiaire :

    • L’indemnité concerne les stages dont la durée est supérieure à 2 mois et jusqu’à 6 mois (soit 924 heures) au sein du même organisme (6 mois étant la durée maximale d’un stage). Les conditions, la durée, les horaires et la rémunération sont fixés lors de la signature de la convention.
    • Si la durée totale du stage est supérieure à 308 heures, celui-ci doit être rémunéré. Il faut savoir que 7 heures de présence, consécutives ou non, équivalent à une journée de stage.
    • Plus de 44 jours de stage (de façon consécutive ou non) à raison de 7 heures par jour octroient le droit à une gratification. A noter que 22 jours de présence équivalent à un mois de stage.

    Source : economie.gouv.fr

Cela signifie concrètement que l’employeur doit verser une gratification minimale au stagiaire présent sur son lieu d’accueil plus de 2 mois au cours de la même année scolaire ou universitaire. Pour rappel, ces 2 mois correspondent à plus de 44 jours (à raison de 7 heures par jour), soit au-delà de 308 heures de stage.

La rémunération d’un stage est due à compter du premier jour du premier mois de stage pour toute sa durée. Elle doit être versée à la fin de chaque mois (voir la partie ci-dessous). Vous pouvez estimer le montant mensuel ou total de votre gratification à l’aide du simulateur.

Point important : pour les élèves inscrits dans un établissement supérieur dans le domaine agricole et suivant une formation selon un rythme spécifique, la durée du stage doit être de 3 mois minimum pour être rémunéré, soit plus de 462 heures. Par ailleurs, pour les stages effectués à l’étranger, les modalités sont fixées entre les différents protagonistes (établissement scolaire, stagiaire et organisme d’accueil).

icone info

 

Rémunération de stage 2025 : montant minimum

4,35 euros de l’heure en 2025

La base de calcul de la gratification minimale d’un stage est définie selon le plafond horaire de la Sécurité Sociale. Il est révisé chaque année au 1er janvier. À l’heure actuelle, il s’élève à 29€. La rémunération horaire minimale que perçoit le jeune correspond à 15% de ce plafond.

Par conséquent, le montant de la gratification horaire du stagiaire est de 4,35€ pour l’année 2025 (29 euros X 0,15).

L’indemnité de stage doit respecter des règles de versement :

    • À la fin de chaque mois en fonction du nombre de jours de présence effective : Le nombre de jours de stage pouvant varier d’un mois à l’autre, le montant du “salaire” que perçoit le jeune varie lui aussi.
    • Ou sous forme de lissage de la gratification avec le même montant versé chaque mois : Le lissage consiste à verser une indemnité identique chaque mois quelle que soit la répartition des jours de présence et des heures effectuées. Ainsi, le total des indemnités dues pour l’ensemble du stage est divisé par le nombre de mois de stage.

La gratification est due pour la totalité du stage ET à compter du 1er jour. En d’autres termes, il n’est pas possible pour l’employeur de verser votre “salaire” en une fois à la fin du stage.

 

Exemple concret : comment est calculée la rémunération de stage selon le mode de versement ?

Pour bien comprendre la différence entre un paiement au réel et un lissage mensuel, prenons un exemple. Imaginons un stage à temps plein (7 h/jour) réalisé du 15 février au 30 avril 2025 : voici comment la rémunération peut être versée selon la méthode choisie.

Mois Heures réalisées Paiement au réel Paiement lissé (total/3)
Février (10jours) 70h 304,50€ 537,95€
Mars (21 jours) 147h 639,45€  537,95€
Avril (22jours) 154h 669,90€  537,95€
Total 371h 1 613,85€ 1 613,85€

Gratification minimale : 4,35 €/h → 371 × 4,35 = 1 613,85 €

À noter : si vous réalisez votre stage dans une entreprise qui octroie des tickets restaurants, vous bénéficiez du même avantage que les autres salariés et l’employeur est ainsi tenu de vous en faire bénéficier. Cette règle est également valable pour la prise en charge des frais de transport (article de loi).

icone info

 

Comment estimer la rémunération d’un stagiaire ? Simulation du “salaire” d’un stage

Le simulateur est un outil mis à la disposition des employeurs et des stagiaires par l’Administration pour calculer le montant de la rémunération minimale d’un stage.

Pour l’utiliser, renseignez la date de signature de la convention de stage par l’organisme d’accueil puis indiquer si l’employeur est un organisme public ou non.

    • Stage rémunéré dans un organisme public : le salaire horaire en 2025 s’élève à 4,35 euros. Il correspondant à 15% du plafond horaire de la Sécurité Sociale (l’article D242-2-1). Votre rémunération ne peut pas dépasser le montant minimum légal (dans ce cas contraire, votre stage serait requalifié en contrat de travail).
    • Stage rémunéré dans un organisme privé : le salaire horaire est modifiable, car la gratification peut être plus élevée que le montant minimum légal en fonction de la convention de branche professionnelle.

    Source : service-public.gouv.fr

 

Comparatif de la rémunération de stage : public vs privé

Pour illustrer comment la rémunération de stage peut varier selon le type d’organisme d’accueil, voici un exemple concret pour 2025.

    • Taux légal pour le public : 15 % du plafond horaire de la Sécurité Sociale (4,35 €/h)
    • Taux appliqué dans cet exemple pour le privé : 17 % du plafond horaire (4,93 €/h)

Le tableau ci-dessous montre la différence de rémunération calculée au réel, selon que le stage soit effectué dans le secteur public ou privé :

Mois Heures effectuées Public : heures réelles Privé: heures réelles
Janvier 35h 152,25€ 172,55€
Mars 154h 669,90€ 690,20€
Avril 140h 609,00€ 759,22€
Total 329h 1 431,15€ 1 621,97€

Ce comparatif permet de visualiser clairement l’écart de rémunération entre le secteur public et le secteur privé pour un stage similaire. Dans le public, la gratification reste plafonnée au minimum légal, tandis que dans le privé, elle peut être supérieure selon la convention de branche.

 

Ce qu’il faut savoir sur l’exonération et le cumul de la rémunération

Quand la rémunération perçue par le stagiaire est égale au minimum légal (soit 15% du plafond horaire de la Sécurité Sociale), les montants perçus sont exonérés de charges sociales (CSG et CRDS). A noter que le jeune ne cotise pas à l’assurance chômage.

Par ailleurs, veuillez noter les informations suivantes :

    • Dès lors que le taux horaire stagiaire dépasse les 15% du plafond horaire de la Sécurité Sociale : seule la partie de la rémunération supérieure au minimum légal est soumise aux cotisations sociales.
    • Le lycéen ou l’étudiant peut cumuler une bourse du Crous ou une bourse de lycée avec une rémunération dans le cadre d’un stage obligatoire rémunéré et intégré dans sa formation.
    • Dans le cadre d’une demande d’APL pour étudiant, la rémunération n’est pas prise en compte dans les ressources pour déterminer le montant de l’aide si la rémunération est inférieure à un SMIC annuel. Cela est également valable dans le cadre des impôts.

Point important : quand le stagiaire est embauché par l’entreprise dans les 3 mois qui suivent la fin de son stage, le temps de stage est déduit de la période d’essai. Il est aussi pris en compte pour le calcul des droits liés à l’ancienneté. De plus, son salaire ne pourra être inférieur au Smic même s’il est à temps partiel.

icone info

 

Limites, exceptions et cas particuliers

Même si la loi encadre la rémunération des stages, certaines situations spécifiques font l’objet de règles particulières. Que ce soit pour un stage de courte durée, effectué à l’étranger ou pour un étudiant en alternance, il est important de connaître ces exceptions afin de savoir quand et comment une gratification est due.

 

Stage à l’étranger

Quand un stage se déroule à l’étranger, la loi française ne garantit pas automatiquement une gratification. En effet, selon le Guide des stages étudiants du ministère de l’Enseignement supérieur, « il n’y a aucune obligation de gratification des stages qui se déroulent à l’étranger ».

    • Principe de territorialité : puisque l’organisme d’accueil est hors du territoire français, la loi française n’est pas forcément applicable, notamment pour la question de la gratification.
    • Libre appréciation : le montant (s’il y en a un), la périodicité (mensuelle, ponctuelle…) et même l’existence d’une gratification dépendent de l’organisme d’accueil étranger.
    • Exception pour une entité française à l’étranger : si l’organisme d’accueil est une filiale ou succursale d’une entreprise française, ou une structure de droit français implantée à l’étranger, le droit français peut s’appliquer.
    • Conséquences sociales : si une gratification versée à l’étranger est supérieure au minimum légal français, il faut également vérifier la couverture “accidents du travail / maladie professionnelle” : selon le Guide des stages du ministère, dans certains cas, le droit français ne s’applique plus totalement à la protection sociale.

Source : enseignementsup-recherche.gouv.fr

En résumé, la gratification de stage n’est pas automatique dans tous les cas. Pour les stages à l’étranger, elle dépend principalement de l’organisme d’accueil et du cadre juridique du pays où le stage se déroule, et la loi française ne s’y applique pas systématiquement.

 

Stage de moins de 2 mois

Pour un stage d’une durée inférieure à 2 mois, la gratification minimale n’est pas obligatoire. Cela concerne les stages de moins de 44 jours de présence à raison de 7 h par jour, ou moins de 309 heures au total.

L’organisme d’accueil peut néanmoins décider de verser une gratification volontaire. Si c’est le cas, elle doit être précisée dans la convention de stage, avec le montant, le mode de versement et la périodicité.

Lorsqu’une gratification est versée, elle suit les mêmes règles que pour les stages plus longs : calcul sur les heures effectives et versement mensuel. L’absence de gratification ne signifie pas que le stagiaire renonce à ses droits, mais il n’a pas de “salaire garanti” dès le début du stage.

 

Rémunération en alternance

L’alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation) ne relève pas du régime des stages. Les alternants perçoivent un salaire calculé en pourcentage du SMIC ou du minimum conventionnel, selon leur âge et leur année de formation. Ce salaire remplace la gratification de stage et est soumis aux cotisations sociales classiques.

Bien que certains aspects puissent sembler similaires (présence en entreprise, formation pratique), le cadre légal diffère : l’alternance est un contrat de travail, tandis que le stage reste une expérience professionnelle encadrée par une convention (service-public.gouv.fr).

Pour en savoir plus sur la rémunération des alternants et leurs droits, consultez l’article sur le salaire des alternants.

En résumé : la rémunération de stage 

Voici l’essentiel à retenir sur la rémunération des stages, pour connaître rapidement vos droits et anticiper vos revenus.

    • Durée minimale pour être rémunéré : plus de 2 mois de présence (309 h minimum).
    • Montant minimum légal 2025 : 4,35 €/h dans le secteur public ; dans le privé, le montant peut être supérieur selon la convention.
    • Mode de paiement : mensuel en fonction des heures réelles ou lissé sur toute la durée du stage.
    • Stages courts (moins de 2 mois) : pas de gratification obligatoire, mais possibilité d’un versement volontaire.
    • Stages à l’étranger : la gratification dépend de l’organisme d’accueil et de la législation locale. Avantages possibles : tickets restaurant, remboursement de transport ou repas.
    • Cumul avec aides : bourses Crous, bourse lycée ou APL possible si montant inférieur au SMIC annuel.

Pour chaque stage, assurez-vous que la convention précise le montant, la durée et le mode de versement. Cette transparence garantit un stage serein et conforme à la réglementation.

icone info

 

Questions fréquentes sur la rémunération de stage

Vous avez des questions sur la rémunération de stage et ses règles spécifiques ? Cette section répond aux interrogations fréquentes sur les situations particulières, comme les stages dans des associations ou ONG, les heures supplémentaires, les absences pour maladie, ou le cumul de plusieurs stages. Retrouvez ici toutes les informations essentielles pour mieux comprendre vos droits et anticiper vos revenus de stagiaire.

 

Un stage dans une association ou une ONG est-il rémunéré selon les mêmes règles qu’un stage en entreprise ?

Les stages dans les associations ou ONG sont soumis aux mêmes obligations légales si le stage dépasse 2 mois. Le montant minimal de la gratification s’applique, sauf si l’organisme est à but non lucratif et déroge volontairement. La convention de stage doit indiquer le versement de la gratification et ses modalités, tout comme pour un stage en entreprise.

 

Les heures supplémentaires d’un stagiaire sont-elles payées et comment ?

Les stagiaires ne bénéficient pas légalement d’heures supplémentaires comme un salarié. La rémunération se base sur les heures prévues dans la convention. Si l’entreprise choisit de rémunérer des heures supplémentaires, cela doit être précisé dans la convention, sinon elles ne donnent pas lieu à un paiement. L’accord reste volontaire et non obligatoire.

 

Quels sont les droits du stagiaire et la rémunération en cas de maladie ou d’arrêt pendant le stage ?

En cas de maladie, le stagiaire n’a pas le droit à des indemnités comme un salarié. La gratification n’est due que pour les jours effectivement présents. Certaines entreprises peuvent maintenir le paiement sur une courte absence, mais cela reste à leur discrétion. Il est important que la convention de stage précise les règles applicables pour éviter tout malentendu.

 

Un stagiaire peut-il cumuler plusieurs stages rémunérés dans la même année ?

Oui, un étudiant peut effectuer plusieurs stages rémunérés dans la même année, même dans des organismes différents. Chaque stage doit respecter les conditions légales de durée (plus de 2 mois ou 309 heures pour être rémunéré) et faire l’objet d’une convention distincte. La gratification est calculée pour chaque stage individuellement et ne se cumule pas automatiquement pour déterminer un salaire global annuel.

 


Crédit photo : © Jérôme Rommé / Adobe


Vous voulez partager votre expérience ?

Notre forum est là pour ça !
Autres articles intéressants
Simulateur cheque energie
newsletter Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER pour vous tenir informé de toutes les nouvelles aides

À quelles aides
avez-vous droit ?