Smic pour mineur : montants, droits et conditions de travail
SOMMAIRE
Smic pour les moins de 18 ans : comment ça marche ?
Les mineurs qui ont moins de 6 mois d’ancienneté perçoivent un Smic minoré
En France, tout salarié ne peut être rémunéré en dessous d’un salaire minimum dont le montant dépend de sa situation.
En ce qui concerne les travailleurs mineurs, le montant du Smic va avant tout dépendre de son ancienneté. En effet, lorsqu’un salarié âgé de moins de 18 ans n’a pas encore 6 mois d’expérience professionnelle dans sa branche d’activité, sa rémunération peut être inférieure au montant du Smic en vigueur (depuis le 1er janvier 2025), sauf dispositions conventionnelles plus favorables. On parle alors de « Smic minoré ».
Concrètement, cela signifie que le Smic pour les mineurs qui ont une ancienneté inférieure à 6 mois est calculé en pourcentage du Smic « normal ».
Ce pourcentage varie selon l’âge du salarié :
- Si le mineur a moins de 17 ans : l’abattement s’élève à 20 %, et le montant du Smic horaire s’élève alors à 80 % du Smic, soit environ 9,50 euros bruts en 2025
- Si le mineur a entre 17 et 18 ans : l’abattement s’élève à 10 %, et le montant du Smic horaire s’élève alors à 90 % du Smic, soit environ 10,69 euros bruts en 2025
Source : service-public.fr
Ensuite, après 6 mois d’ancienneté dans la même entreprise ou la même branche professionnelle, les mineurs bénéficient du Smic plein.
Enfin, il faut savoir que les mineurs en contrat de professionnalisation ou en apprentissage perçoivent également un pourcentage du Smic, mais selon des conditions différentes (voir ci-dessous).
Smic pour un mineur selon le type de contrat
Les mineurs en contrat de professionnalisation et les apprentis perçoivent un pourcentage du Smic
Nous l’avons vu ci-dessus, les salariés de moins de 18 ans en CDI ou en CDD perçoivent un pourcentage du Smic qui diffère selon leur âge et leur ancienneté.
En ce qui concerne les mineurs en contrat de professionnalisation, ils perçoivent eux aussi un Smic minoré. Toutefois, le fonctionnement diffère. Le montant de leur rémunération varie en effet en fonction de leur âge et de leur niveau de qualification. À titre d’exemple, un mineur de moins de 21 ans touche entre 55 % et 65 % du Smic, selon sa qualification.
Les mineurs en contrat d’apprentissage, quant à eux, un salaire basé sur un pourcentage du Smic variant selon l’année d’apprentissage.
Voici les montants en vigueur en 2025 :
- 1ère année : 27 % du Smic (486,49 € bruts par mois)
- 2ème année : 39 % du Smic (702,70 € bruts par mois)
- 3ème année : 55 % du Smic (990,99 € bruts par mois)
Source : Legifrance.gouv.fr
Si vous le souhaitez, retrouverez toutes les informations utiles sur le salaire des apprentis.
Smic jeune : quelles conditions pour le travail des mineurs ?
En France, les mineurs bénéficient de protections spécifiques concernant leurs conditions de travail.
Voici les principales informations à retenir :
- Durée de travail : les mineurs âgés de 16 à 18 ans peuvent travailler jusqu’à 8 heures par jour et 35 heures par semaine, ou jusqu’à 10 heures par jour et de 40 heures par semaine dans certains secteurs (bâtiment, travaux publics, chantiers d’espaces paysagers). Pour les moins de 16 ans, ces limites sont réduites à 7 heures par jour et 35 heures par semaine pendant les périodes de vacances scolaires.
- Repos quotidien et hebdomadaire : un repos quotidien de 12 heures consécutives est obligatoire pour les plus de 16 ans, et de 14 heures consécutives pour les moins de 16 ans. De plus, les mineurs ne peuvent travailler plus de 4 heures 30 de manière ininterrompue. Les travailleurs mineurs ont également droit à minimum 2 jours consécutifs de repos hebdomadaire.
- Heures supplémentaires : elles sont interdites pour les moins de 16 ans. Pour les plus de 16 ans, elles peuvent être autorisées à titre exceptionnel, dans la limite de 5 heures par semaine.
- Travail de nuit : il est interdit entre 22h et 6h pour les mineurs de 16 à 18 ans et entre 20h et 6h pour les moins de 16 ans. Des dérogations peuvent s’appliquer dans certains secteurs comme l’hôtellerie ou le spectacle.
- Autorisation parentale et visite médicale : les mineurs doivent obtenir l’autorisation écrite de leurs parents ou tuteurs légaux et subir une visite médicale préalable avant leur embauche.
Smic pour mineur : quels sont les droits aux congés payés ?
Les salariés mineurs, même lorsqu’ils perçoivent un Smic minoré, bénéficient des mêmes droits aux congés payés que les autres travailleurs. Conformément à l’article L3141-3 du Code du travail, tout salarié acquiert 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois travaillé, soit l’équivalent de 5 semaines par an.
Le montant du Smic minoré n’a donc aucune incidence sur la durée des congés, en revanche il peut influencer le montant de l’indemnité de congés, calculée sur la rémunération réelle perçue. Comme pour le calcul du Smic, le montant de l’indemnité de congés payés d’un mineur est directement proportionnel à son salaire, et donc au Smic minoré qu’il perçoit. Autrement dit, un jeune salarié touche le même nombre de jours de congés qu’un adulte (2,5 jours ouvrables par mois travaillé), mais la rémunération associée est calculée sur la base de son salaire réel.
L’indemnité de congés payés correspond au montant le plus avantageux entre : (Conformément à l’article L3141-24 du Code du travail)
- Le dixième du total des salaires bruts perçus pendant la période de référence
- Ou la rémunération que le salarié aurait perçue s’il avait continué à travailler.
Ainsi, même si le montant versé est calculé sur la base du Smic minoré, les mineurs bénéficient des mêmes droits aux congés payés que l’ensemble des salariés, garantissant une équité de traitement entre jeunes travailleurs et adultes.
Le Smic pour les mineurs : foire aux questions
Vous avez des questions sur le Smic mineur ? Cette FAQ répond aux principales interrogations sur le salaire minoré, les cotisations, les aides et l’évolution du Smic pour les jeunes salariés.
Le Smic mineur est-il soumis aux mêmes cotisations sociales que le Smic adulte ?
Oui, même les jeunes salariés au Smic minoré cotisent aux mêmes charges sociales que les adultes : retraite, assurance maladie, chômage, et allocations familiales. Le montant des cotisations est proportionnel au salaire réellement perçu. Cela signifie qu’un mineur qui touche le Smic minoré bénéficie des mêmes droits sociaux fondamentaux, notamment pour la retraite et la protection sociale, tout en respectant la législation en vigueur pour les jeunes travailleurs.
Un mineur peut-il toucher la prime d’activité en travaillant au Smic ?
La prime d’activité n’est pas accessible aux moins de 18 ans, car elle est réservée aux majeurs. Les aides sont calculées sur le salaire effectivement perçu, ce qui permet aux jeunes travailleurs de bénéficier d’un soutien adapté tout en restant rémunérés au Smic mineur.
Comment le Smic pour mineur évolue-t-il en cas de revalorisation du Smic ?
Le Smic pour mineur s’ajuste automatiquement lors de chaque revalorisation légale du Smic. Le montant versé reste proportionnel à l’âge et à l’ancienneté du salarié : par exemple, un mineur de moins de 17 ans continue de percevoir 80 % du Smic revalorisé, et un mineur de 17 à 18 ans 90 %. Ainsi, même avec une hausse du Smic adulte, les jeunes travailleurs au Smic minoré voient leur salaire augmenter légalement et automatiquement.
Les revenus au Smic mineur ouvrent-ils des droits à la retraite ?
Oui, même en percevant le Smic minoré, un mineur cotise pour sa retraite. Les prélèvements sociaux sur le salaire permettent d’acquérir des droits à la retraite de base et complémentaire. Le montant des droits dépend du salaire réellement perçu et des trimestres cotisés. Chaque année travaillée au Smic mineur est donc comptabilisée pour la retraite future, assurant une protection sociale complète dès le début de la vie professionnelle, tout comme pour un salarié adulte.
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Journaliste/Rédactrice, je possède dix ans d’expériences professionnelles web et rédaction et travaille pour le site aide-sociale.fr depuis 2017. Ma connaissance fine des questions juridiques et du dispositif administratif et social en France me permet d’informer au mieux les lecteurs sur leurs droits et les démarches utiles en fonction de leur situation.
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