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Le RSA : un droit ouvert aux personnes sans domicile fixe
Le RSA est une prestation sociale versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) selon le cas. Il s’adresse à toute personne :
- âgée d’au moins 25 ans (ou moins si elle a un enfant à charge) ;
- résidant de manière stable et effective en France ;
- et ne disposant pas de ressources suffisantes.
Contrairement à une idée reçue, être sans domicile fixe ne signifie pas forcément être exclu du RSA. Conformément aux articles L.264-1 et L.264-3 du Code de l’action sociale et des familles (CASF), l’élection de domicile permet à une personne sans domicile stable d’obtenir une adresse administrative pour recevoir ses courriers et faire valoir ses droits civils et sociaux, et l’absence d’adresse stable ne peut être opposée pour refuser l’accès à une prestation sociale lorsqu’elle dispose d’une attestation de domiciliation valide.
N’hésitez pas à effectuer une simulation du RSA pour savoir si vous pouvez y prétendre.
La domiciliation : une étape essentielle pour bénéficier du RSA lorsqu’on est SDF
La domiciliation est souvent la première difficulté rencontrée par les personnes vivant à la rue.
Pour bénéficier du RSA, il faut en effet avoir une adresse postale : c’est elle qui permet de recevoir les courriers officiels de la CAF, de France Travail ou encore de la Sécurité sociale.
Où se domicilier quand on est sans logement ?
Lorsqu’une personne se retrouve sans logement, plusieurs solutions existent pour établir sa domiciliation :
- Le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la commune où la personne a un lien (par exemple, là où elle vit habituellement, où elle a des attaches familiales, ou où elle est suivie par une association).
- Un organisme agréé, à savoir une association reconnue par l’État pour assurer la domiciliation : la Croix-Rouge, le Secours catholique, Emmaüs ou d’autres structures locales.
À quoi sert cette domiciliation ?
Une fois accordée, cette adresse de domiciliation permet à la personne sans domicile :
- de recevoir son courrier administratif ;
- de justifier administrativement d’une résidence stable ;
- d’accéder à ses droits sociaux (RSA, Aide médicale d’État, complémentaire santé solidaire, etc.).
Pour cela, la procédure est simple, il suffit de remplir une demande de domiciliation, le plus souvent sur place. Le CCAS ou l’association délivre ensuite une attestation d’élection de domicile, valable un an et renouvelable. C’est ce document qu’il faut joindre à la demande de RSA.
Comment faire une demande de RSA lorsqu’on est SDF ?
Une fois la domiciliation obtenue, la demande de RSA peut être déposée :
- en ligne, sur le site de la CAF ou de la MSA ;
- en se rendant directement dans une agence CAF ou dans une maison France Services, où un agent pourra aider la personne concernée à constituer son dossier.
Les justificatifs demandés sont similaires à ceux exigés pour toute autre demande, à savoir :
- une pièce d’identité ;
- une attestation de domiciliation ;
- une déclaration de ressources (même si ces dernières sont nulles) ;
- un RIB.
Bon à savoir : il est possible d’ouvrir un compte bancaire de base, souvent via le droit au compte. Certaines solutions alternatives, comme le compte Nickel ou des banques solidaires, facilitent aussi la réception des prestations sociales.
Notez que les associations accompagnant les personnes sans domicile sont souvent formées pour les aider à constituer le dossier de RSA, créer une adresse mail ou naviguer sur le site de la CAF.
Le RSA : l’opportunité d’un suivi personnalisé pour les personnes sans domicile
Obtenir le RSA n’est pas seulement une question d’argent. Pour beaucoup de personnes à la rue, c’est une première étape vers la stabilisation. Ce revenu, même modeste, permet de couvrir les besoins essentiels et d’entamer un parcours d’insertion.
En effet, chaque bénéficiaire du RSA est orienté vers un référent social (souvent un travailleur social du CCAS, de la CAF ou d’une association) chargé de l’accompagner.
Ensemble, ils peuvent :
- rechercher une solution d’hébergement ou un logement ;
- faciliter l’accès aux soins ;
- préparer une insertion professionnelle progressive.
Cet accompagnement est indispensable pour reconstruire une stabilité administrative, financière et humaine. Il peut aussi ouvrir l’accès à d’autres aides : allocation logement, prime d’activité, aides à la mobilité.
FAQ – RSA et vie sans domicile : réponses concrètes
Quand on vit sans logement, les démarches autour du RSA ne se résument pas à des règles écrites noir sur blanc. Beaucoup de situations ne rentrent dans aucune case précise. Cette FAQ répond à des questions qui reviennent souvent sur le terrain, là où les choses sont rarement simples.
Le RSA peut-il s’arrêter si l’on bouge souvent d’un endroit à un autre ?
Le fait de changer régulièrement de lieu ne suffit pas, en soi, à faire perdre le RSA. Ce qui pose le plus de difficultés, c’est plutôt la rupture de contact avec l’administration. Si la CAF n’a plus de nouvelles pendant un certain temps, elle peut suspendre les paiements par précaution. Tant qu’un lien est maintenu, notamment par la domiciliation, les droits peuvent continuer.
Est-ce que le RSA est réservé aux personnes hébergées ou suivies par une structure ?
Non. Le RSA n’est pas conditionné à une place en centre d’hébergement ou à un suivi obligatoire. Une personne qui dort dehors ou dans un lieu précaire peut y avoir droit comme une autre. Ce qui compte, ce n’est pas l’endroit où elle passe la nuit, mais le fait que sa situation administrative soit claire et à jour.
Que risque-t-on si l’on ne va pas chercher son courrier pendant plusieurs semaines ?
Ne pas récupérer son courrier peut sembler anodin, mais les conséquences peuvent être lourdes. Une demande de justificatif ignorée, un courrier non ouvert, et le versement peut être interrompu sans avertissement oral. Beaucoup de suspensions viennent simplement de là. Passer régulièrement au lieu de domiciliation, même brièvement, permet d’éviter ces coupures.
Une adresse de domiciliation suffit-elle toujours pour que le RSA soit accepté ?
La domiciliation est indispensable, mais elle ne fait pas tout. D’autres éléments sont vérifiés, parfois plus strictement qu’on ne l’imagine. Une situation administrative incomplète, un doute sur les ressources ou un dossier mal renseigné peuvent bloquer la demande. En cas de refus, il ne faut pas hésiter à demander des explications ou à se faire accompagner.
Comment suivre son dossier quand on n’a ni téléphone ni internet ?
Sans téléphone ou sans accès régulier à internet, les démarches deviennent vite compliquées, mais elles restent possibles. Beaucoup de personnes s’appuient sur un travailleur social, une association ou un accueil de jour pour faire le lien avec la CAF. Ce relais humain joue souvent un rôle clé pour éviter les oublis et les incompréhensions.
Crédit photo : © CURIOS / Adobe

Mes années d’enseignante m’ont permis d’acquérir une expertise précieuse tant dans la communication que dans la transmission des savoirs. Mon entrée dans l’équipe d’aide sociale été motivée par un profond désir de partager des informations de manière engageante et accessible à tous. Je partage l’idée que plus les gens seront renseignés sur leurs droits, plus le non-recours aux aides sociales diminuera. Pour ce faire, j’ai à cœur de fournir aux internautes un contenu de qualité, informatif et correctement sourcé afin qu’ils puissent agir en faveur de leurs droits.
