Prendre soin au quotidien d’une personne âgée, dépendante, atteinte d’une maladie ou en situation de handicap est difficile, stressant et peut mener à des situations d’épuisement psychologique et physique.

Le droit au répit permet aux aidants familiaux de s’offrir une pause en déléguant leurs tâches à des aides à domicile ou à une structure médico-sociale pendant quelques heures, quelques jours ou quelques semaines.

Pour en bénéficier, il faut remplir certaines conditions.  Il faut notamment être considéré comme un proche aidant et assurer une aide indispensable au maintien de la personne dépendante dans son logement. Cette dernière doit également être bénéficiaire de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et avoir atteint le plafond de son plan d’aide.

Aussi, il peut arriver que le proche aidant soit hospitalisé, dans cette situation, des aides existent pour la personne aidée.

Faire une demande de droit au répit passe impérativement par le Conseil Départemental et une visite médico-sociale à domicile. Celle-ci permet notamment d’évaluer le besoin de répit du proche aidant et, éventuellement, de réviser l’Allocation Personnalisée d’Autonomie.

Pour tout savoir sur le droit au répit, les critères d’éligibilité à respecter et les démarches pour en bénéficier, poursuivez la lecture de cet article.


Comprendre le droit au répit : définition

Prendre soin d’une personne âgée, en situation de handicap ou malade est possible grâce à l’allocation d’accompagnement d’une personne en fin de vie. Cependant cette responsabilité a un impact non négligeable sur la santé physique et mentale des proches aidants. C’est pourquoi la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement a instauré le droit au répit.

S’occuper au quotidien d’un proche a des conséquences importantes pour l’aidant, tant sur sa propre santé et son moral que sur sa vie professionnelle ou sur son budget. Et pour cause, pour préserver l’autonomie à domicile de ce proche, son rôle est de gérer toutes les petites tâches chronophages et énergivores : ménage, courses, aide à la toilette, préparation des repas, prise de rendez-vous médicaux, formalités administratives, etc.

Pour se prémunir contre le stress, l’anxiété, la fatigue et le burn-out, il est donc indispensable de pouvoir s’accorder une véritable pause, sans pour autant délaisser le proche. C’est le droit au répit.

D’un montant de 548,54 € par an, il permet soit de financer l’hébergement de la personne aidée dans une structure adaptée où des professionnels prendront soin d’elle ou bien, de faire venir une aide au domicile.

 

Montant et formes de l’aide au répit

S’absenter quelques heures ou quelques jours pour soi est crucial pour les proches aidants. Le droit au répit vous permet donc de bénéficier d’une aide de 548,54 € par an.

Ce montant correspond à :

    • Deux semaines environ en accueil de jour ;
    • Une semaine environ en hébergement temporaire ;
    • 25 heures environ d’aide à domicile.

Bon à savoir : si votre proche dépendant doit verser une participation financière sur son plan d’aide, il devra s’acquitter d’une participation proportionnelle au droit au répit.

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Le droit au répit permet donc de faire appel à des professionnels qui se chargeront de s’occuper de la personne dépendante. Ce peut être :

    • L’accueil de jour : souvent proposé par les EHPAD, l’accueil de jour offre aux aidants la possibilité de se libérer du temps durant la journée. Les personnes en perte d’autonomie ou atteintes de maladies neurodégénératives apprécieront particulièrement les activités animées par les soignants et le fait de pouvoir sortir de leur domicile en toute sécurité.
    • L’hébergement temporaire : contrairement à l’accueil de jour, l’hébergement temporaire est destiné à prendre le relai du proche aidant sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines (et jusqu’à 3 mois maximum). Ainsi, les personnes dépendantes seront prises en charge en dehors de leur domicile par des professionnels et les aidants pourront s’absenter le temps d’un week-end ou s’octroyer des vacances. Cela peut également être un premier pas avant une entrée définitive en EHPAD.
    • Les aides à domicile : ces professionnels agréés viennent directement au domicile de la personne dépendante. Il existe plusieurs organismes suivant les besoins de cette dernière. S’il s’agit de l’accompagner dans les tâches du quotidien (entretien de l’habitat, aide au repas, compagnie, etc.), les SAAD (Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile) peuvent être contactés. Si le proche en perte d’autonomie a besoin de soins, mieux vaut plutôt solliciter les SSIAD (Services de Soins Infirmiers À Domicile) ou les SPASAD (Services Polyvalents d’Aide et de Soins À Domicile) qui peuvent réaliser des actes médicaux.

 

Bénéficier du droit au répit des aidants : les conditions à respecter

Vous vous occupez d’une personne âgée, en situation de handicap ou malade et souhaitez prendre du temps pour vous ressourcer avec le droit au répit ? Voici les critères à remplir pour en profiter.

 

Qu’est-ce qu’un proche aidant ?

Tout d’abord, le droit au répit pour les proches aidants est, comme son nom l’indique, réservé aux proches aidants. La loi donne une définition plutôt précise de ce qu’est un proche aidant.  C’est votre cas si :

    • Vous êtes le conjoint, le partenaire ou le concubin de la personne dépendante.
    • Vous êtes un parent (ascendant ou descendant par exemple) de la personne dépendante.
    • Vous êtes un voisin ou un ami de la personne dépendante et avez tissé des liens forts et stables avec celle-ci.

    Si vous remplissez une de ces 3 conditions, vous devez également obligatoirement :

    • Apporter à cette personne votre aide dans la vie quotidienne de manière régulière et à titre non professionnel. Cette aide doit être indispensable au maintien à domicile de la personne dépendante.

 

Les conditions à remplir par la personne aidée

Si vous remplissez les critères précédents, la personne aidée doit également répondre à d’autres conditions :

    • La personne aidée doit être bénéficiaire de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ou souhaite faire une demande d’APA.
    • La personne dépendante a atteint le plafond du plan d’aide APA correspondant à leur GIR.
    • La personne aidée ne peut pas vous remplacer dans votre rôle de proche aidant par une autre personne de l’entourage.

C’est bien votre cas ? Alors, vous pouvez faire valoir votre droit au répit annuel.

 

Faire une demande de droit au répit pour les proches aidants

Pour faire une demande de droit au répit, plusieurs situations sont possibles :

    • Votre proche touche l’APA : contactez les services de votre Conseil Départemental. Une équipe médico-sociale se déplacera au domicile de la personne dépendante afin d’évaluer votre besoin de répit et, éventuellement, réviser l’allocation personnalisée d’autonomie.
    • Votre proche a fait une demande d’APA : toute demande d’APA fait l’objet d’une visite au domicile du futur bénéficiaire. Une équipe médico-sociale du Conseil Général, composée a minima d’une assistante sociale et d’un médecin, viendra déterminer son degré de dépendance. C’est durant cette visite que vous pourrez leur faire part de votre besoin de répit.
    • Votre proche n’est pas bénéficiaire de l’APA et n’a pas fait de demande : il est possible de profiter d’un droit de répit, mais cela reste exceptionnel. Rapprochez-vous de votre Conseil Départemental afin d’en faire la demande : une équipe médico-sociale sera envoyée pour évaluer les besoins de votre proche, mais aussi les vôtres !

 

Cas particulier du proche aidant hospitalisé

Il peut arriver que le proche aidant subisse une hospitalisation. Lorsque sa présence ou son aide est nécessaire et essentielle, une aide ponctuelle peut être octroyée pour financer :

    • L’hébergement temporaire de la personne dépendante ;
    • Une aide à domicile.

Le montant de cette aide sera de 1.089,81 euros maximum au-delà des plafonds de l’APA (référence).

Comment en faire la demande ? Elle doit être faite au Président du conseil départemental. Deux situation peuvent se présenter :

    • Vous connaissez à l’avance la date de votre hospitalisation : vous devez en faire la demande au plus tard un mois avant le jour de l’hospitalisation.
    • Vous ne connaissez pas à l’avance la date de votre hospitalisation : vous devez faire la demande le plus tôt possible

 

Focus sur les plateformes d’accompagnement et de répit

Créées initialement pour aider les proches aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les plateformes d’accompagnement et de répit sont désormais ouvertes à tous.

Une centaine ont vu le jour en France et sont là pour vous accueillir et vous proposer :

    • De nombreuses informations sur les maladies entraînant une perte d’autonomie ;
    • Des sessions de formation pour préserver sa santé physique et mentale ;
    • Un soutien individuel (entrevue psychologique, conseils personnalisés…) ou en groupe (groupes d’échange…) ;
    • Des solutions de répit pour prévenir les risques de burn-out et diminuer le stress des proches aidants (interventions d’aide à domicile sur une demi-journée, recherche d’une structure médico-sociale adaptée aux besoins de votre proche dépendant par exemple) ;
    • Des sorties culturelles ou des activités en groupe pour la personne en perte d’autonomie et son proche aidant afin de rencontrer du monde et partager des moments ensemble, loin des tâches du quotidien ;
    • Des séjours spécialement dédiés aux aidants…

Certains services peuvent être payants. En revanche, les conseils et informations offerts par les professionnels des plateformes d’accompagnement et de répit sont gratuits.

N’hésitez donc pas à utiliser l’annuaire des points d’information locaux pour localiser la plateforme d’accompagnement et de répit la plus près de chez vous.

Pour accompagner un proche en fin de vie, il est possible de bénéficier du congé de solidarité familiale.


Crédit photo : © StockUnlimited


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