Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, il peut bénéficier d’une double indemnisation : les indemnités journalières (IJ) versées par la Sécurité sociale d’un côté, et un complément de rémunération versé par l’employeur, sous certaines conditions. Ces deux dispositifs se conjuguent pour permettre un maintien partiel, voire quasi-intégral, du revenu.

C’est ce que l’on appelle l’indemnité complémentaire versée par l’employeur. Votre ancienneté dans l’entreprise est prise en compte, notamment si vous êtes arrêté pour une longue période. Sachez également qu’un délai de carence doit être respecté avant d’obtenir le versement de votre maintien de salaire.

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Découvrez dans cet article toutes les informations utiles sur le maintien de salaire lors d’un arrêt maladie.

Les conditions d’accès à l’indemnité complémentaire employeur

Pour pouvoir prétendre à ce complément de salaire, le salarié doit répondre à l’ensemble des critères suivants :

    • Justifier d’au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise, à compter du premier jour d’absence
    • Avoir transmis le certificat médical à l’employeur dans les 48 heures suivant le début de l’arrêt
    • Percevoir les IJSS
    • Être soigné sur le territoire français ou dans un pays de l’Espace Économique Européen (EEE).
    • Ne pas exercer en tant que travailleur à domicile, saisonnier, intérimaire ou intermittent du spectacle.

 

Maintien du salaire en arrêt maladie : quel est le délai de carence ?

Le versement de cette indemnisation complémentaire ne commence pas immédiatement. Un délai de carence de 7 jours est appliqué à chaque arrêt de travail, ce qui signifie que le complément d’employeur débute à partir du 8ème jour, sauf si des dispositions plus avantageuses sont prévues dans la convention collective ou un accord d’entreprise.

A noter : en cas de maladie professionnelle ou accident du travail, il n’y a pas de carence. En effet, l’indemnisation complémentaire démarre dès le premier jour d’arrêt.

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L’importance de l’ancienneté dans la durée de versement

Le nombre de jours pendant lesquels l’employeur verse une indemnité complémentaire varie selon l’ancienneté du salarié dans l’entreprise.

Voici le barème en vigueur :

Ancienneté Durée totale d’indemnisation
De 1 à 5 ans 60 jours (30 jours à 90 % du salaire, puis 30 à 66,66 %)
De 6 à 10 ans 80 jours (40 jours à 90 %, puis 40 à 66,66 %)
De 11 à 15 ans 100 jours (50 jours à 90 %, puis 50 à 66,66 %)
De 16 à 20 ans 120 jours (60 jours à 90 %, puis 60 à 66,66 %)
De 21 à 25 ans 140 jours (70 jours à 90 %, puis 70 à 66,66 %)
De 26 à 30 ans 160 jours (80 jours à 90 %, puis 80 à 66,66 %)
31 ans et plus 180 jours (90 jours à 90 %, puis 90 à 66,66 %)

Si le salarié a déjà perçu une indemnisation employeur au cours des 12 mois précédents, la nouvelle durée de versement est réduite du nombre de jours déjà indemnisés.

 

Montant de l’indemnité complémentaire versée par l’employeur

Le complément versé par l’employeur vient s’ajouter aux indemnités journalières, pour atteindre un certain pourcentage du salaire brut initial :

    • 90 % du salaire brut pendant la première période (30 à 90 jours selon l’ancienneté)
    • 66,66 % du salaire brut pendant la seconde période équivalente

Le montant exact de ce complément est calculé après déduction :

    • Des indemnités journalières brutes versées par la Sécurité sociale
    • Et le cas échéant, des prestations versées dans le cadre d’un régime de prévoyance souscrit par l’employeur

L’exemple de Jules, arrêté pour un mal de dos

Jules est salarié d’une société privée depuis 5 ans. Son salaire brut mensuel est de 2 500 €. À la suite d’un mauvais lumbago, son médecin traitant lui prescrit un arrêt de travail de 30 jours.

Versement des IJSS

Après un délai de carence de 3 jours, l’assurance maladie débute le versement des indemnités journalières à compter du jour 4.

Le calcul des IJSS est  égal à 50 % du salaire journalier de base. Celui-ci est calculé à partir des 3 derniers mois de salaires bruts, soit :

    • 2 500 € × 3 mois = 7 500 €
    • 7 500 € / 91,25 (nombre moyen de jours) = 82,24 €
    • 50 % de 82,24 € = 41,12 € bruts par jour

IJSS versées par la CPAM : 27 jours (30 jours – 3 jours de carence) × 41,12 € = 1 110,24 € bruts

Complément employeur

L’entreprise de Jules applique la convention maintien de salaire arrêt maladie  prévue par le Code du travail (90 % pendant le premier mois).

Le complément de salaire de Jules se calcule ainsi :

    • 2 500 € × 90 % = 2 250 € bruts
    • L’employeur verse alors un complément de 2 250 € – 1 110,24 € (Indemnités journalières) = 1 139,76 € bruts

Au total, Jules percevra 2 250 € brut répartie de la façon suivante : 1 139,76 € de l’employeur + 1 110,24 € de la CPAM.

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Si les IJ sont réduites (par exemple en cas d’hospitalisation ou de sanction pour non-respect des obligations), le montant versé par l’employeur reste basé sur l’IJ à taux plein, sans tenir compte de la réduction.

Bon à savoir : votre convention collective ou un accord d’entreprise peut prévoir des modalités plus avantageuses, comme un maintien intégral du salaire dès le premier jour d’arrêt. De plus, une assurance prévoyance ou une complémentaire santé peut également compléter les IJ et le maintien employeur, notamment pour les arrêts longue durée.

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Quid du maintien de salaire arrêt maladie avec la réforme 2025 ?

La baisse du plafond des indemnités journalières à 41,47 € depuis avril 2025 n’aura pas les mêmes effets pour tous les salariés.

Ceux bénéficiant d’un maintien de salaire (convention collective ou contrat de travail) ne subiront pas de perte de revenu : leur employeur compensera la différence, conformément à l’article L1226-1 du Code du travail.

En revanche, les salariés sans maintien (CDD court, début de carrière, intérim, période d’essai…) voient directement leurs revenus diminuer pendant un arrêt maladie. Pour eux, la réforme représente une perte financière réelle, notamment en cas de salaire supérieur à 2.522,52 € brut mensuel.


Crédit photo : © zinkevych / Abobe Stock


Dorothée rédactrice aide sociale

Journaliste/Rédactrice, je possède dix ans d’expériences professionnelles web et rédaction et travaille pour le site aide-sociale.fr depuis 2017. Ma connaissance fine des questions juridiques et du dispositif administratif et social en France me permet d’informer au mieux les lecteurs sur leurs droits et les démarches utiles en fonction de leur situation.

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