famille monoparentale : un nouveau modéle ?

  • Si je suis mère ?

Bien sûr.

  • Si je suis femme ?

Aussi.

Mais j’oublie.

  • Vous oubliez quoi ?

Ce que c’est d’être femme. Pas le temps d’y penser.

« Pas le temps », « Je suis fatiguée », « je suis seul(e), « je cours », « je peux pas, j’ai le petit à la maison » … Autant de mots que l’on retrouve dans la bouche de nombreux parents, mais plus encore possiblement chez les parents isolés. Pourquoi ? Qui sont-ils ?

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1 famille sur 5 est aujourd’hui monoparentale

C’est en 1976 que la monoparentalité en France devient une catégorie reconnue par le pouvoir public avec notamment la création de l’allocation pour parent isolé. Depuis, son augmentation est exponentielle. La famille monoparentale concerne deux familles sur 10 et dans 85 % des cas c’est la mère qui est à la tête de la famille.

Au total, c’est plus de trois millions d’enfants de moins de 25 ans qui sont élevés soit par leur père, soit par leur mère. Ce visage recrudescent de la famille occidentale se fait le miroir de la libération des mœurs en même temps que l’effritement d’un modèle.

Maman solo, papa solo. Dans tous les cas, soli. C’est bel et bien une place particulière : celle du « parent isolé » ou de la fameuse case « T » que certains doivent cocher non sans amertume et comme un rappel à l’ordre dans leur déclaration de revenus. Si on peut croire d’un côté que cette case « arrange » pour ces avantages fiscaux, force est de constater qu’elle dérange profondément.

Le parent isolé vit seul(e), célibataire, sans concubin(e), ni pacsé(e), ni marié(e) avec un ou des enfants à charge. Il affronte la peur de rester seul(e), de s’épuiser, de ne pas y arriver. Plus encore, il bouleverse les sacrés codes de la famille dite nucléaire avec la triade papa-maman-enfant.

Des parents souvent pauvres et sous pression

Se saisissant de tout, le parent isolé assume seul le quotidien. Il ne connaît que rarement la répartition des tâches et la répartition des rôles. Il est donc plus enclin à une pression permanente et tout cela avec un seul revenu.

Alors s’offrir une baby-sitter c’est bien plus un luxe qu’une habitude. La preuve en est l’appauvrissement des familles monoparentales : en 2019 selon l’INSEE, 33 % des familles monoparentales vivaient sous le seuil de pauvreté et nombre d’entre elles avaient des conditions de logement plus que précaires (appartements trop petits, quartiers défavorisés…).

On ne peut nier que la monoparentalité couplée à la précarité, constitue un facteur de vulnérabilité, et ce quand bien même cette forme de parentalité est de moins en moins subie, voire voulue. Car si tout choix conduit à une perte, en l’occurrence, il y a de quoi perdre pied.


Être isolé, c’est assumer seul ses choix

Un facteur de vulnérabilité

Les repères se brouillent et remettent en question la place du père et de la mère dans la construction psychique de l’enfant. Il s’agit de se déprendre des « re-pères » habituels pour s’adapter, se réinventer. C’est ainsi l’idée même de famille qui est bousculée. On ne dit plus la famille, mais les familles. Et la famille monoparentale est une famille en tant que telle, ni « mutilée » ou « incomplète ».

Considérer cela c’est néanmoins réussir à s’affranchir du poids de l’idéal, un poids qui plus est transgénérationnel avec « la famille » comme symbole qui reste fortement imprégnée de l’héritage religieux. Preuve en est les manifestations contre le mariage pour tous et contre la PMA. À ce sujet notons que le mot famille découle du latin familia, l’ensemble des habitants de la maison, de famulus, le serviteur, mais aussi du latin fama qui signifie réputation ou le fait d’être connu.

C’est sans oublier ici qu’avoir bonne réputation c’est davantage reconnaître l’intérêt de l’enfant (et avec lui le bien-être du parent) plutôt que de répondre à une norme familiale. Être une famille monoparentale c’est alors bien souvent dépasser son propre modèle et privilégier à l’absence du père ou de la mère la qualité de l’éducation. Rappelons d’ailleurs qu’éduquer du latin ex-ducere n’est pas le fait de laisser l’enfant dans un cadre, mais au contraire l’action d’élever, de le conduire hors.

Du reste le parent isolé, seul face à ses choix et responsabilités, est souvent empreint d’un fort sentiment de culpabilité. Il regrette de n’avoir pu offrir un papa ou une maman à ses enfants. Mais ce qui est en jeu dans cette culpabilité parentale n’a pas à voir en soi avec les besoins de l’enfant.

L’autre risque du parent « isolé » est de se sentir rapidement débordé et confondu dans la dualité femme-mère ou homme-père. D’où l’importance de sortir de la solitude, de penser à soi, d’accepter ses limites, et de s’interroger sur la coparentalité de manière à ce que les parents seuls ne soient pas toujours seuls à élever leurs enfants.

Aussi sortir de l’isolement c’est déjà être en mesure de l’exprimer, trouver des interlocuteurs à l’écoute avec qui parler de ses difficultés et de ses doutes afin d’éviter le silence et dans ce silence l’enracinement des blessures et des manques.

Si vous êtes vous-même parent isolé, sachez que vous pouvez bénéficier d’aides financières comme l’allocation de soutien familial (voir les dates de versement de l’ASF). Pas moins de  7 dispositifs existent pour soutenir les parents isolés. Ils sont attribués et versés par la CAF pour la plupart, mais d’autres organismes sont également susceptibles de vous venir en aide.

Ainsi, pour de plus amples informations, lisez notre guide. En tant que parent isolé, vous êtes très probablement éligible à plusieurs de ces aides. 

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Crédit photo : © Stock Unlimited 


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